Parfois, j'aime rendre les choses plus dramatiques qu'elles ne le sont réellement. J'espère que vous avez apprécié cette introduction aléatoire à la hollywoodienne. L'histoire a commencé il y a trois mois lorsque Sirui nous a contactés pour nous demander si nous voulions réaliser un court-métrage en utilisant leurs nouveaux objectifs anamorphiques plein cadre 35mm et 100mm. Et évidemment, j'ai dit oui. Nous ne voulions pas faire ce type de vidéo typique où l'on prend la caméra et l'objectif dans une forêt pour filmer des plans ennuyeux de marche, de course et de regard autour comme un idiot. Nous voulions repousser les limites absolues de ces objectifs, c'est pourquoi nous avons décidé de réaliser un court-métrage narratif avec une histoire abstraite et des éléments dedans. Il était temps de pousser mes compétences en réalisation au niveau supérieur.
Premières impressions
Laissez-moi vous en dire un peu plus sur ce projet et les objectifs, car ces deux objectifs anamorphiques plein format de Sirui, ainsi que la façon dont ils m'ont transformé en tant que cinéaste, sont définitivement quelque chose dont je veux vous parler. Ces objectifs sont fantastiques, même s'il y a deux problèmes que j'ai remarqués et que je n'ai pas vraiment aimés. Par exemple, la mise au point à l'infini n'est pas vraiment à l'infini, elle est décalée d'environ un millimètre, et j'aurais souhaité que la bague de mise au point soit un peu plus serrée. Mais à part cela, ces objectifs donnent des résultats phénoménaux.
Le premier jour de tournage de ce projet s'est déroulé en mer et nous avons eu une chance incroyable avec la météo : il n'y avait pas de vent, et les nuages étaient magnifiques ce jour-là. J'étais assez nerveux car je n'avais pas testé correctement mon nouveau stabilisateur portable, ni utilisé ces objectifs avant le tournage. Mais dès que j'ai commencé à capturer ma première prise de la journée, j'ai été époustouflé par les résultats.
L'image était tout simplement si riche et elle était nette, mais en même temps, très douce. Les tons de peau semblaient agréables, et ce qui a rendu cette expérience encore meilleure, c'est le fait que j'ai ENFIN pu voir à quoi ressemblerait déjà le résultat final en post-production SUR LE TOURNAGE grâce au Ninja V ! Sympa !
J'ai commencé à cadrer mes prises de vue différemment, à les exposer d'une manière que je n'avais jamais faite auparavant. J'ai même réalisé des mouvements de caméra que je pensais auparavant ne jamais faire. C'était une sensation assez fantastique, quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis longtemps, et cela a allumé une étincelle en moi. J'étais tellement enthousiaste à propos des prises que j'obtenais que je me sentais comme une machine fraîchement huilée prête à démarrer en trombe.
Au lieu de courir partout comme un fou en essayant d'obtenir toutes les prises possibles comme je le faisais auparavant dans mes projets de type "run-and-gun", j'ai commencé à me concentrer davantage sur la façon dont je pouvais améliorer mes prises sans souvent abandonner complètement mon idée. En d'autres termes, je me sentais plus fixé et déterminé quant à mon plan.
Sirui nous a également envoyé un adaptateur que vous pouvez visser à l'extrémité de l'objectif pour obtenir un effet 2x au lieu du 1,6x que vous obtenez initialement avec les objectifs anamorphiques plein cadre. Je n'ai pas pu le tester correctement car l'adaptateur est arrivé après que j'avais essentiellement tout filmé, mais voici quelques superbes clichés que j'ai pu prendre avec l'adaptateur.
Deuxième jour
Le deuxième jour allait être le plus difficile car nous n'avions que 15 bombes fumigènes à utiliser et chacune ne durait qu'environ une minute. Cela signifiait que pratiquement chaque prise devait compter et qu'il n'y avait pas beaucoup de place pour expérimenter. Mais encore une fois, après avoir installé mon équipement, allumé le Ninja V et mon Sony Alpha 7S III, toutes les inquiétudes se sont envolées car l'image que j'ai vue m'a encore une fois époustouflé. C'est là que j'ai décidé que je n'utiliserai un stabilisateur que pour le dernier lieu, et pour le reste du projet, j'utiliserai mon trépied et filmerai principalement à main levée, ce qui, je le sais maintenant, était la meilleure décision que j'aurais pu prendre. Filmer à main levée est une forme d'art en soi car on a l'impression d'avoir un contrôle total sur le mouvement de la caméra et de ne pas toujours avoir à porter une charge lourde.
Je prenais juste des prises incroyables les unes après les autres. J'avais prévu que la scène se termine d'une manière complètement différente, mais la lumière a beaucoup changé et nous commencions à manquer de bombes fumigènes, j'ai dû trouver de nouvelles façons de monter la scène. Je ne peux pas dire que je suis très content du résultat, mais je suppose que c'est mieux que ce à quoi je m'attendais, donc c'est toujours positif.
Vous l'avez probablement déjà vu dans la vidéo finale, mais m'avez-vous vu dans le coin de ce miroir ? Je n'ai pas pu raccourcir la scène parce que je voulais qu'elle dure un peu plus longtemps. J'avais une autre prise en gros plan du miroir, mais nous avions déjà lancé la boule de cristal une fois, donc il y avait deux trous au lieu d'un. Il était impossible de couper entre les prises de manière cohérente, ce qui est vraiment dommage. Ce miroir m'a coûté cent dollars pour une seule prise et ça n'a même pas marché.
Troisième jour
Le troisième jour a été le plus chaotique car nous avons décidé de tourner deux scènes en une seule journée. Nous avions trouvé cette incroyable église abandonnée au milieu de nulle part et nous étions déjà en train d'installer le matériel, mais soudainement, le prêtre est arrivé à l'église alors qu'Annie ressemblait à une fille fantôme hantée sur le point de faire un rituel dans l'église... pour faire court, nous avons été expulsés et le prêtre a dit que nous allions en enfer. Heureusement, après une rapide recherche sur Google, nous avons trouvé un autre bâtiment abandonné - cette fois-ci pas une église - et avons commencé à filmer.
J'étais assez inquiet du manque de lumière naturelle, mais l'objectif rendait tout tellement cinématographique. Mes prises préférées étaient près de ces grandes fenêtres. Auparavant, je préférais filmer avec un 35mm, mais après avoir obtenu ces prises, j'ai commencé à regretter de ne pas avoir fait plus de prises avec le 100mm les jours précédents. Ce que j'apprécie avec ces objectifs, c'est que les reflets bleus sont minimalistes. Ceux qui filment beaucoup en anamorphique savent ce que ça fait quand un petit reflet inattendu apparaît de nulle part dans votre prise. On commence juste à en devenir fan.
Enfin et surtout, la scène de la demoiselle d'honneur. Je voulais visiter cet endroit qui prétend être Stonehenge depuis un moment, l'endroit était génial ! Les prises de vue que je devais faire là-bas étaient simples, mais une fois de plus, nous avons été bénis par la lumière la plus belle, et la prise finale que j'ai obtenue était ma préférée de tout le projet.
Dans l'ensemble, comme je l'ai dit, nous ne faisons plus vraiment de critiques, mais j'ai tellement pris plaisir à filmer avec ces deux objectifs que je voulais simplement partager mon expérience avec vous. J'ai passé l'année dernière à travailler extrêmement dur pour trouver de nouvelles façons de progresser dans mon art et rendre le processus de réalisation de films plus amusant, et je suis heureux de dire que je pense y être parvenu au cours des quatre derniers mois. Ce projet m'a montré qu'il y a tellement plus à essayer et je suis plus motivé que jamais grâce à ces expériences.
